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29 octobre 2014 3 29 /10 /octobre /2014 18:15

ABBAS

 

Il a émis des doutes sur le nombre de six millions de victimes.

 

Il a affirmé que le mouvement sioniste avait collaboré avec les nazis et les avait même incités à user de violence contre les Juifs d’Europe.

 

Son discours concernant la Shoah n’est pas le même, dès lors qu’il s’adresse à un public arabophone ou anglophone.

 

Mais le monde n’a pas envie d’entendre qu’Abou Mazen n’est pas celui dont il a formé l’image depuis son adoubement à la tête de l’Autorité palestinienne.

 

Et c’est donc sans scrupules qu’Abou Mazen peut continuer à condamner la Shoah tout en affirmant que ce sont les sionistes qui en sont la cause…


« Le mouvement sioniste n’a offert aucune aide, économique ou autre, aux victimes du nazisme, et il n’a permis à personne d’offrir une quelconque aide aux victimes. Le mouvement sioniste a dissimulé les informations en provenance des ghettos et des camps de concentration, des informations qui faisaient lumière sur ce qui s’y déroulait réellement. Si, contraint, il a publié une information, il a toujours pris soin d’émettre des doutes sur sa véracité et son importance ».


« Le mouvement sioniste ne s’est pas contenté de tout cela, mais a organisé secrètement de nombreux actes d’incitation à la violence contre les Juifs vivant dans des pays placés sous occupation nazie, afin de pousser les autorités nazies à se venger contre eux et à développer leurs activités de destruction massive ».


Ces citations sont du Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas (Abou Mazen).

 

abbas & antisionismeElles ont été publiées en 1982, dans son livre, l’Autre face (voir couverture), basée sur sa thèse de doctorat et consacrée aux relations entre le nazisme et le sionisme.


Abou Mazen n’a jamais renié cette thèse et manifestement, il en est même plutôt fier puisqu’elle orne, en arabe, son site officiel (http://president.ps).

 

Un point à souligner à ceux qui affirment que cette approche date d’il y a cinquante ans et que depuis, Abbas a revu sa copie…


D’autres citations de son cru ne sont pas moins ahurissantes :

 

« Il semble que l’intérêt du mouvement sioniste ait été de gonfler le nombre (des victimes de la Shoah) pour que ses gains soient plus importants. De nombreuses études ont débattu sur le nombre de six millions et sont parvenues à des conclusions impressionnantes selon lesquelles le nombre de victimes juives était seulement quelques centaines de milliers ».

 

Ou encore celle-ci :

 

« Une collaboration a été conclue entre les nazis d’Hitler et le leadership du mouvement sioniste. Les sionistes ont accordé la permission à tous les racistes du monde, menés par Hitler et les nazis, de traiter les Juifs comme il le souhaitait, tant que cela garantissait leur immigration vers la Palestine ».


Mais la scène internationale refuse de s’attarder sur cet aspect de l’idéologie d’Abbas.

 

Pour elle, il est le « modéré » et il doit le rester pour assurer la création d’un Etat palestinien.


Le site Internet d’Abbas est régulièrement mis à jour et on peut donc y voir son dernier discours à la tribune de l’ONU au cours duquel il a accusé Israël de « crimes de guerre » et de génocide contre le peuple palestinien.

 

Un sujet qu’il maitrise, manifestement…


Dans son site, Abbas est présenté comme un leader charismatique, un homme que le monde respecte et admire, un réfugié qui a vécu dans sa proche chair la tragédie du peuple palestinien et un homme de vision.

 

Mais il est également présenté comme un intellectuel, qui a écrit pas moins de 18 livres, consacrés en majorité au conflit israélo-palestinien.

 

Ses livres ont tous été réédités grâce à l’aide de l’Autorité palestinienne, elle-même financée par l’Union européenne et les Etats-Unis.

 

Parmi ces livres, donc, le fameux ouvrage traitant des liens entre nazisme et sionisme.

 

Pour ceux qui seraient dans l’impossibilité de se rendre à la librairie de Ramallah pour en faire l’acquisition, le livre est disponible en format e-livre, sur le site, mais uniquement en arabe.


Mais heureusement pour ceux qui ont envie d’en savoir plus, l’orientaliste Adi Cohen a traduit ces livres en hébreu.

 

On apprend ainsi qu’Abou Mazen prétend que ce sont les révisionnistes de Ménahem Bégin qui ont levé le voile sur « les crimes commis par le Mapaï » de David Ben Gourion, soucieux de préserver « la pureté de la race ».

 

Le Président de l’Autorité palestinienne affirme également qu’il a en sa possession des documents provenant du leadership nazi et qui prouve sa collaboration avec les sionistes.


Abou Mazen a souvent été qualifié de négationniste par le passé.

 

S’il a plusieurs fois récusé ces accusations, notamment en 2003, lors d’une interview au quotidien Haaretz, Abbas n’a toutefois jamais remis en question ni sa thèse, ni le livre qu’il a écrit ensuite.


D’ailleurs, selon Adi Cohen, dans la presse arabophone, le Président de l’A.P. tient un langage bien différent que lors de ses interviews accordées à la presse israélienne ou américaine.


En février 2014, Abbas recevait une délégation d’étudiants israéliens à Ramallah.

 

Dans son allocution, il a tenu un langage très clair concernant l’extermination des Juifs durant la seconde guerre mondiale.

 

Se défendant d’être un négationniste, il a affirmé :

 

« Je sais que des millions de Juifs ont été tués pendant la Shoah ».

 

Le 27 avril, il publiait un communiqué via l’agence de presse palestinienne officielle Maan dans lequel il déclarait que la Shoah était « le pire crime perpétré contre l’Humanité », conséquent de la discrimination raciale et ethnique.


Mais le Dr Adi Cohen, qui suit les apparitions d’Abou Mazen dans le monde arabe, nous livre des informations préoccupantes quant au double langage du leader palestinien.

 

Le décalage entre ses propos en arabe et en anglais est frappant, et son site officiel n’en est qu’un exemple.

 

Le fait que l’AP ait financé la réédition de son livre, et en conseille sa lecture, en est un autre.


Dans un entretien à la télévision libanaise Miadin, en janvier 2013, Abbas a fermement défendu sa thèse de doctorat et son livre :

 

« Je suis prêt à affronter toute personne qui nierait le fait que le mouvement sioniste était en relation avec les nazis avant la Seconde guerre mondiale ».


C’est dans les années 80 qu’Abbas a écrit sa thèse, dans le cadre de l’Université russe de l’amitié des peuples (URAP), fondée dans le but de développer l’influence de l’URSS dans les pays en voie de développement.

 

Grâce aux excellentes relations entre l’OLP et le bloc de l’est, de nombreux membres de l’organisation étudiaient à cette époque à l’URAP, dont Abbas, alors responsable des affaires étrangères au sein de l’OLP.

 

A son arrivée à Moscou, Abbas avait déjà le sujet de sa thèse en tête, ainsi que des centaines de documents fournis par les archives de l’OLP, situés à Beyrouth.

 

Ce que l’on sait moins, c’est que ces documents avaient été transmis à l’organisation de libération de la Palestine par le parti communiste est-allemand, qui accusait délibérément à cette époque « le sionisme et l’impérialisme occidental » de s’être allié avec le nazisme.

 

Il s’agissait là d’une campagne de propagande bien huilée visant à mettre dans le même sac tous les ennemis du bloc soviétique.


Abbas publie donc sa thèse en 1982, puis un livre basé sur cette thèse, en 1984.

 

Dans la première édition de l’ouvrage, on voit un soldat de Tsahal, portant un casque frappé de l’étoile de David, aux côtés d’un soldat nazi, dont le casque porte la croix gammée.

 

Un parallèle lourd de sens… Dans les éditions ultérieures, cette illustration est retirée.


L’axiome de bas de la thèse d’Abbas est terrible: selon lui, les dirigeants du mouvement sioniste ont délibérément occulté la Shoah des Juifs d’Europe et les ont sacrifiés pour pouvoir exiger un foyer national.

 

Ils ont également fait échouer intentionnellement et méthodiquement le sauvetage des Juifs de Roumanie, Hongrie, Slovaquie et les pays baltes.

 

En outre, toujours selon Abbas, les Juifs des pays arabes qui ont fui leur pays ne souffraient aucunement de harcèlement ou de persécution, et la racine du conflit entre eux et les Arabes était liée aux privilèges doint ils jouissaient de la part des colonialistes français et britanniques.


Les livres de Mahmoud Abbas sont vendus dans tous les pays arabes et musulmans, ils sont étudiés dans les écoles de l’Autorité palestinienne et sont visibles sur le site officiel du leader palestinien.


A la lecture de ces écrits, on comprend vite que les récents propos d’Abou Mazen condamnant la Shoah n’ont été prononcés que du bout des lèvres.

 

Le monde ne demande pas à Israël de faire la paix avec un Faurisson ou un David Irving, mais il lui demande malgré tout de confier son avenir sécuritaire entre les mains d’un homme qui émet des doutes quant au nombre des victimes et qui affirme que le mouvement sioniste a encouragé la Shoah.

 

Entre antisionisme et négationnisme, il n’y a qu’un pas…

 


Laly Derai

Hamodia

 

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Le Petit Hebdo

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