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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 18:09

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fayçal Ibn Hussein & Chaim Weizmann

 

 

Les Arabes n'ont jamais eu beaucoup d'égards pour l'identité palestinienne qui devra sa survie aux combats d'Israël (NdT)

Pendant la plus grande partie du XXe siècle, la politique arabo-arabe a été dominée par la doctrine du panarabisme, qui postulait l’existence d’ « une nation unique, unie par les liens d’une langue, d’une religion et d’une histoire communes… malgré l’écran d’une multiplicité d’Etats souverains » (1) et la « question palestinienne » est restée de tout premier plan dans cette doctrine ; le principal dénominateur commun de la solidarité panarabe a été l’antisionisme – cri de ralliement particulièrement efficace. Mais on ne peut pas dire que la politique menée par les Etats arabes ait témoigné d’une véritable volonté de faire avancer les idéaux du panarabisme, et encore moins de se soucier du bien-être des Palestiniens. Elle a plutôt servi à pousser en avant les avantages de chacun. Il serait en effet difficile de trouver meilleur moyen pour exposer l’inanité du panarabisme que d’étudier l’antisionisme, sa cause la plus célèbre.
Le déni du nationalisme palestinien
L’émir Faiçal Ibn Hussain, de la Mecque s’est avéré un dirigeant particulièrement efficace du mouvement panarabe naissant. C’est lui qui a placé la Palestine dans l’agenda du panarabisme lorsqu’il prétendit indûment que le pays avait été promis à son père, à son frère et à lui-même en échange de leur insurrection contre les Ottomans.
Considérons, par exemple, l’émir Faiçal Ibn Hussain, de la Mecque, célèbre héros de la « grande révolte arabe » contre l’empire ottoman, et valeureux dirigeant du panarabisme naissant. Avec l’aide de son père et de son frère aîné Abdullah, c’est Faiçal qui plaça la Palestine sur l’agenda panarabe en prétendant (indûment) qu’on leur avait promis le pays en remerciement de leur insurrection contre les Ottomans. Pourtant il avait signé en janvier 1919 un accord avec Chaim Weizmann, le chef des sionistes, soutenant par là-même la Déclaration Balfour de novembre 1917 sur l’établissement d’un foyer national juif en Palestine et l’adoption de « toute mesure nécessaire… pour encourager et stimuler l’immigration à grande échelle des juifs en Palestine». (2) Mais lorsque vint l’occasion d’avancer ses propres pions, il se fit couronner en mars 1920 roi de Syrie « à l’intérieur de ses frontières naturelles, qui incluaient la Palestine. » Si l’une ou l’autre des options avait été réalisée, la Palestine aurait disparu de la scène internationale dès cette époque.
Faiçal n’abandonna d’ailleurs pas ses grands projets après avoir été chassé de Damas par les Français en juillet 1920. Bien au contraire, utilisant plus tard sa position de monarque fondateur de l’Irak, il ne cessa de travailler à l’unification du Croissant Fertile sous sa férule. Cette politique fut continuée par les dirigeants irakiens après sa mort prématurée en novembre 1933, notamment par son frère d’arme, Nouri Saïd qui fut longtemps premier ministre. En été 1936, Saïd chercha à convaincre les communautés juives et arabes, ainsi que le gouvernement britannique, d’incorporer le pays en une fédération panarabe ; six ans plus tard, il publia le plan détaillé d’une unification panarabe (intitulé Le livre bleu), qui envisageait que « la Syrie, le Liban, la Palestine et la Transjordanie [fussent] réunies en un seul Etat. » (3)
Abdullah, l’émir de Transjordanie (devenue depuis la Jordanie) en 1921, s’opposa farouchement à ce projet, car il s’efforçait de transformer l’émirat pour son propre compte en un « Empire de Grande Syrie » qui aurait inclus la Syrie, la Palestine, et sans doute l’Irak et l’Arabie Saoudite ; c’est d’ailleurs la détermination des Etats arabes pour bloquer cette ambition et s’emparer de morceaux de la Palestine à leur avantage qui fut la raison de leur tentative de détruire l’Etat d’Israël à sa proclamation. Leur intervention était supposée être la démonstration la plus brillante  de la solidarité panarabe ; en fait, il s’agissait d’une ruée sur la Palestine afin de s’en accaparer le territoire dans la pure tradition de l’impérialisme. Comme l’admit à un journaliste britannique le secrétaire général de la Ligue Arabe, Abdel Rahman Azzam, Abdullah «était censé s’emparer des collines de la région centrale de la Palestine, avec un accès à la mer à Gaza. Les Égyptiens auraient obtenu le Néguev. Quant à la Galilée, elle serait revenue à la Syrie à l’exception de la côte jusqu’à St Jean d’Acre qui aurait été ajoutée au Liban en cas d’acceptation par référendum par les habitants [de cette zone] » (4)
Si Israël avait perdu la guerre, son territoire aurait été divisé entre les forces arabes d’invasion. Le nom de Palestine serait tombé dans les poubelles de l’histoire. En survivant à l’assaut panarabe, Israël sauva paradoxalement le mouvement national palestinien d’un oubli total.
La manipulation de la cause palestinienne
Ayant poussé les Palestiniens à la destruction de leur nation, les Etats arabes continuèrent à manipuler la cause nationale palestinienne selon leurs intérêts propres. Ni l’Égypte ni la Jordanie n’autorisèrent les Palestiniens à se déterminer par eux-mêmes sur les parties de la Palestine qu’ils occupaient depuis la guerre de 1948. En occupant les régions bibliques de Judée et de Samarie, Abdullah prit des mesures pour éliminer toute trace de l’identité palestinienne. Le 4 avril 1950, le territoire fut formellement annexé à la Jordanie et prit le nom de « Rive Ouest » du royaume hachémite de Jordanie. Les habitants devinrent des citoyens jordaniens et ils furent graduellement intégrés dans les structures économiques, politiques et sociales du royaume. De son côté, s’il est vrai que l’Égypte ne manifesta pas le désir d’annexer la bande de Gaza, cela ne signifia nullement qu’elle soutenait le nationalisme palestinien ou quelque forme que ce soit de prise de conscience collective des Palestiniens. Les réfugiés furent placés sous un commandement militaire oppressif, on leur refusa la nationalité égyptienne, et on leur imposa de sévères restrictions de voyage. « Les Palestiniens sont utiles aux Etats arabes tels qu’ils sont,» admit candidement le président Gamal Abdel Nasser à un reporter occidental qui lui posait la question. « Nous ferons toujours en sorte qu’ils ne deviennent pas trop puissants. Comment imaginer une nation de plus sur les rives de la Méditerranée orientale ? » (5) Si ces territoires n’étaient pas passés sous le contrôle d’Israël pendant la guerre de juin 1967, leurs populations auraient définitivement perdu leur identité palestinienne, qu’elles avaient conservée depuis 1948. Encore une fois Israël venait – involontairement - de sauver la cause nationale palestinienne.
La Syrie ne se montra pas davantage favorable à la formation d’un Etat palestinien. Pendant sa courte présidence (avril-août 1919) Husni Zaim proposa la réinstallation des réfugiés palestiniens en Syrie pour obtenir un avantage politique et financier dans son combat contre Hafez Assad (1970-2000) qui décrivait encore en septembre 1974 la Palestine comme « faisant partie de la Syrie méridionale » (6)et qui refusa systématiquement l’autodétermination aux Palestiniens. Il se déclara favorable à une solution acceptable pour l’Organisation de la Libération Palestinienne (OLP) – considérée comme « le seul représentant du peuple palestinien » en octobre 1974 par la Ligue Arabe – aussi longtemps qu’elle ne dévierait pas de la ligne syrienne poussant à la destruction d’Israël. Mais lorsqu’en novembre 1988 l’OLP prétendit accepter la solution de la partition (ce qui sous-entendait la reconnaissance de l’Etat d’Israël) afin de mettre un terme à l’ostracisme des États-Unis (7), la Syrie s’opposa immédiatement à cette ligne. Par la suite, l’OLP avança d’un pas supplémentaire en signant en septembre 1993 la Déclaration de Principe (DP) sur les accords intérimaires d’auto-administration (Self-Government Arrangements) avec Israël. Les accords étaient censés accorder aux Palestiniens l’autonomie sur toute la rive ouest du Jourdain ainsi que la bande de Gaza pour une période transitoire de cinq ans maximum, pendant lesquels Israël et les Palestiniens négocieraient un accord de paix définitif. Mais le régime syrien condamna fermement cette déclaration, et le terroriste palestinien Ahmad Jibril, basé à Damas menaça de mort le président de l’OLP Yasser Arafat.
Une approche non moins efficace sur le sujet fut celle de Saddam Hussein, un autre champion de la cause panarabe – son allégeance sans faille à la cause palestinienne fut une longue histoire d’indifférence, voire carrément d’hostilité. Saddam fut totalement hostile à une intervention irakienne en Jordanie pendant « septembre noir » en 1970 et il chercha par la suite à empêcher les Palestiniens à se rendre en Irak pour participer au développement de l’industrie pétrolière. Bien qu’adversaire affirmé de l’Égypte d’Anwar Sadat qui cherchait à faire une paix séparée avec Israël en 1979, Saddam ne perdit pas de temps à reconsidérer sa position lorsqu’il eut besoin de l’aide militaire de l’Égypte dans sa guerre contre l’Iran (1980-88), puisqu’il fit le forcing pour obtenir la réintégration de l’Égypte dans le giron de l’arabisme. Et Saddam ne se fit pas prier pour collaborer avec Israël contre les intérêts de la Syrie au Liban (pour punir Assad d’avoir soutenu Téhéran dans sa guerre contre l’Irak), ou pour tenter d’obtenir de l’armement israélien particulièrement sophistiqué (8). En 1984, à un moment où la pression contre lui était particulièrement forte, il alla jusqu’à soutenir publiquement les négociations de paix avec l’Etat juif, précisant qu’ « aucun leader arabe n’espère la destruction d’Israël » et que toute solution au conflit présupposait « l’existence d’un Etat sûr pour les Israéliens. » (9)
Bien entendu, ce soutien, n’empêcha pas Saddam d’essayer de relier son invasion du Koweït en août 1990 au problème palestinien. A aucun moment pendant les mois de négociation avec les Koweïtiens avant l’invasion, Saddam n’avait fait allusion à la Palestine. Dès qu’il se vit confronté à la réaction internationale, il choisit immédiatement de « sioniser » la crise en présentant sa politique prédatrice comme le premier pas vers « la libération de Jérusalem ». Mais cette prétention n’eut aucun effet sur la plupart des Etats arabes, qui refusèrent de prendre en compte ce lien grossier qui ne trompait personne ; ils participèrent d’ailleurs à la libération du Koweït au côté des occidentaux.
La coalition anti-irakienne ne s’effondra pas non plus lorsque Saddam, dans une tentative désespérée pour élargir de conflit, lança trente-neuf missiles scud sur Israël – décision applaudie par les Palestiniens et par certains Etats marginaux comme le Yémen, mais qui fut accueillie dans la plus parfaite indifférence de la part de « la rue arabe » qui est proverbialement prompte à s’enflammer. Pas un seul régime arabe ne fut chassé du pouvoir pour avoir participé à la guerre, tandis que la guerre manifestait une alliance de facto tacite entre Israël et les membres de la coalition anti-Saddam : Israël fit profil bas et n’entreprit pas la moindre riposte contre les attaques de missiles irakiens, tandis que la coalition démontrait le vide sidéral des allégations panarabes en soutenant les opérations de guerre contre Bagdad. (10)

En fait, ce furent les Palestiniens qui payèrent le prix fort de leur participation au conflit, puisque le soutien de l’OLP à l’occupation irakienne poussa le monde arabe à les ostraciser ; d’ailleurs la plupart des 400.000 Palestiniens qui avaient vécu et travaillé au Koweït furent expulsés du pays à l’issue de la guerre, (11) témoignage parlant de la solidarité panarabe envers l’ « unique représentant du peuple palestinien. »
Hôtes non désirés
La manipulation politique de la cause palestinienne se retrouve dans le lamentable traitement des réfugiés palestiniens depuis la guerre de 1948. Loin d’être accueillis les bras ouverts, les nouveaux arrivants furent perçus comme des pleutres manquant de patriotisme qui avaient honteusement choisi de ne pas faire leur devoir tout en espérant que d’autres viennent se battre pour eux ; cette attitude ne fit que s’amplifier au cours des ans, et finit par s’institutionnaliser. Mais leur désir de se débarrasser de leurs hôtes palestiniens a toujours été aussi le pendant de leur rêve inassouvi de voir Israël détruit ; les Etats arabes ainsi que les dirigeants palestiniens avaient rejeté la résolution n°194 de l’Assemblée Générale de l’ONU du 11 décembre 1948, qui conditionnait le rapatriement à l’obtention d’une paix définitive et envisageait un peuplement partiel dans les pays d’accueil arabes. (12) Par la suite, la transformation de cette résolution en pierre angulaire de la revendication infondée d’un « droit au retour » n’a servi que de prétexte pour perpétuer le problème des réfugiés, étant donné que les Etats arabes utilisèrent ce « droit » pour s’opposer à l’assimilation des Palestiniens dans leurs sociétés puisqu’ils étaient censés retourner dans leur patrie.
Cet état de chose est particulièrement manifeste au Liban, qui fut le plus libéral des Etats arabes jusqu’au milieu des années 1970. De crainte de voir la population palestinienne se radicaliser (ils sont passés de 100.000 à environ 500.000 en 2012 [13]) et saper le fragile équilibre confessionnel du pays, les autorités empêchèrent leur intégration dans les structures sociales, politiques, et économiques du Liban. En conséquence, la vaste majorité des réfugiés palestiniens sont restés apatrides ; plus de la moitié d’entre eux vivent dans la plus abjecte pauvreté dans douze camps insalubres et surpeuplés (cinq autres camps furent détruits pendant la guerre civile du Liban de 1975-90) sous le couvert de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les Réfugiés de Palestine dans le Proche Orient (UNRWA), qui fut créé en 1949 dans l’unique but de venir en aide aux réfugiés palestiniens arabes. (14)
Qu’ils soient résidents dans les camps ou non, les Palestiniens libanais ont été exclus d’un grand nombre d’activités dans la société ; contrairement aux autres résidents étrangers qui peuvent échapper à cette discrimination grâce aux traités de réciprocité signés par le Liban avec leurs propres pays d’origine, les Palestiniens – apatrides – ne peuvent pas se prévaloir de tels droits et en conséquence ils ont été réduits à une situation pénalisante qui comprend de sévères restrictions sur leurs voyages, l’accès à la propriété, et leurs possibilités de trouver du travail. Pendant des dizaines d’années ils ont été empêchés par décret de pratiquer plus de soixante-dix professions, depuis celle de concierge à celle de mécanicien, d’employé de bureau, d’enseignant, ou de directeur du personnel. Et, bien que le ministère du Travail ait aboli l’interdiction à l’accès de cinquante professions en 2005, l’application dans les faits de cette mesure a été pour le moins erratique. D’ailleurs, seuls 2% des Palestiniens se sont prévalus de la loi d’août 2010 qui avait pour but de faciliter leur accès au marché officiel du travail et au système de sécurité sociale, puisque la législation libanaise continue à empêcher les Palestiniens d’accéder à au moins vingt-cinq professions qui requièrent l’accord d’un syndicat ou d’un corps de métier, (par exemple dans le domaine du droit, de la médecine et de l’ingénierie), et qui les discrimine dans leurs activités sociales (ainsi, les Palestiniens sont sous-payés en comparaison avec les travailleurs libanais pour le même type de travail, et ils doivent cotiser davantage pour leur retraite). On empêche toujours les Palestiniens de déclarer l’acquisition d’une propriété immobilière, en vertu d'une loi discriminatrice qui date de 2001. (15)
Le Liban est certes l’exemple le plus brutal de l’abus dont souffrent les Palestiniens, mais ils ne sont nulle part traités comme des « frères » dans le monde arabe. Sous prétexte des résolutions de la Ligue arabe, tous les Etats arabes refusent aux réfugiés palestiniens la naturalisation et/ou la réinstallation comme solution à leur problème, et ils refusent par principe à contribuer au budget de l’UNRWA ou à prendre la responsabilité de quelque fonction que ce soit dans cette organisation ; tous restreignent la liberté de mouvement de leurs résidents palestiniens aussi bien que la possibilité pour eux d’acquérir des biens immobiliers et d’accéder aux services officiels qui leur accorderaient des bénéfices sociaux (comme la santé, et l’éducation) [16] Lorsqu’en 2004 l’Arabie Saoudite révisa sa loi sur la naturalisation qui permettait aux étrangers qui avaient résidé sur son territoire pendant au moins dix ans de la demander, les quelques 500.000 Palestiniens qui y vivent et y travaillent en furent clairement exclus. Le prétexte : la stipulation de la Ligue arabe selon laquelle les Palestiniens vivant dans les Etats arabes ne sauraient obtenir la citoyenneté de leur nouveau pays afin de préserver leur identité et de protéger leur « droit au retour » dans leur patrie. (17)
Même en Jordanie, où la plupart des Palestiniens ont été naturalisés et incorporés dans le tissu social du pays, ils restent largement marginalisés, voire discriminés. Entre 1947 et 1967, alors que la Jordanie contrôlait la rive Ouest, quelque 250.000-500.000 Palestiniens s’installèrent sur la rive Est ou émigrèrent afin de trouver une meilleure vie. Mais même les Palestiniens résidant sur la rive Est subissent une discrimination systématique. Ils paient de bien plus lourds impôts que leurs compatriotes bédouins ; ils ne reçoivent pratiquement pas d’avantages sociaux, et ils sont très peu représentés au niveau politique. Aucun des douze gouvernorats de Jordanie n’est dirigé par un Palestinien, et le nombre des députes palestiniens est proportionnellement extrêmement bas. (18)
Leur situation est d’ailleurs encore bien plus mauvaise du fait que plus de deux millions de Palestiniens, dont la plupart ont la pleine citoyenneté jordanienne, sont enregistrés comme réfugiés UNRWA – soit 370.000 résidents dans des camps reconnus un peu partout dans le pays. (19) En conséquence, la perception générale est que la population palestinienne tout entière est composée de réfugiés qui finiront un jour par quitter le pays au titre de leur « droit au retour ». (20)
Ce pronostic se retrouve dans la formation de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) en 1964, qui s’empressa de nier à la Jordanie le statut de foyer de l’identité nationale palestinienne. La situation en arriva à une crise aiguë en automne 1970, où l’OLP tenta de renverser la dynastie hachémite. Cet événement poussa le roi Hussein à expulser l’OLP, et aboutit en juillet 1988 au retrait de la nationalité jordanienne à des centaines de milliers de Palestiniens résidant sur la rive Ouest, suite à la fin des « liens administratifs et légaux » entre cette région et le royaume. Après la signature de la DP en juillet 1988 et du traité de paix entre Israël et la Jordanie, le processus passa à la rive Est, où des milliers de Palestiniens furent privés de la citoyenneté jordanienne. (21) « Pour les résidents de la rive Est, le droit au retour est souvent considéré comme la panacée qui recréera l’identité bédouine ou hachémite », comme on peut le lire dans une note confidentielle de 2008 rédigée par l’ambassadeur US à Amman :
Au mieux, nos contacts de la rive Est tendent à compter sur leur droit au retour comme solution à leurs mauvaises conditions sociales, politiques et économiques. Mais dans la plupart de nos discussions avec les résidents de la rive Est, on peut entendre la théorie qu’une fois que les Palestiniens seront partis, les « vrais » Jordaniens pourront récupérer leur pays… D’ailleurs, un grand nombre de nos contacts sur la rive Est semblent vraiment bien plus impatiens d’assister au retour [c.à.d au départ] des réfugiés palestiniens que les Palestiniens eux-mêmes. (22)
Massacres entre frères
Non seulement les Etats arabes ont marginalisé et maltraité leurs hôtes palestiniens, mais ils ne sont pas beaucoup retenus de les massacrer sur une grande échelle chaque fois que cela répondait à leurs besoins. Lorsqu’en 1970 son trône fut menacé par les organisations de combattants palestiniens l’affable et parfaitement occidentalisé roi Hussein massacra des milliers de Palestiniens en un seul mois, connu désormais sous le nom de « Septembre noir ». Pour échapper à une mort certaine, des dizaines de combattants palestiniens quittèrent leurs « frères » jordaniens pour se rendre aux Forces Israéliennes de Défense. Le nombre des victimes civiles est exorbitant, et on l’estime à entre 3.000 et 15.000 morts – bien plus que le nombre des morts palestiniens de la guerre de 1948. (23)
Pendant l’été 1976, les milices libanaises chrétiennes soutenues par l’armée syrienne, massacrèrent quelque 3.500 Palestiniens – des civils pour la plupart – dans le camp de Tel Zaatar à Beyrouth. Six ans plus tard, ces mêmes milices massacrèrent des centaines de Palestiniens dans les camps de réfugiés de Sabra et de Shatila, cette fois sous le regard observateur de l’armée israélienne. Aucun des Etats arabes ne vint à la rescousse des Palestiniens.
Lorsqu’en 1983 l’OLP tenta de rétablir sa présence militaire au Liban, ayant été chassée l’année précédente par Israël des zones qu’elle contrôlait, elle fut expulsée brutalement par le gouvernement syrien qui incita alors à une guerre civile entre les diverses factions palestiniennes établies au Liban ; cette guerre civile dura des années et occasionna un nombre incalculable de morts. A tel point que le numéro 2 de l’OLP accusa Damas de commettre des crimes contre le peuple palestinien pires que « ceux de l’ennemi israélien ». (24)
Pendant l’été 2007, l’armée libanaise tua des centaines de Palestiniens, y compris de nombreux civils, dans le camp de réfugiés de Nahr al-Bared, au nord du pays, infligeant de sérieux dommages environnementaux et poussant quelque 30.000 personnes à trouver refuge dans un camp proche. (25)
Des milliers de Palestiniens ont été tués dans la guerre civile qui se déroule en Syrie, et des dizaines de milliers d’entre eux se sont enfuis de leurs camps de réfugiés, après des attaques militaires et des sièges prolongés qui ont réduit leurs résidents au plus grand dénuement, voire à la famine. L’important camp de Yarmouk, au sud de Damas, qui accueillait naguère quelque 250.000 Palestiniens – dont 150.000 officiellement enregistrés comme réfugiés – n’est désormais « plus que ruines et il n’accueille qu’environ 18.000 résidents qui n’ont pas pu s’enfuir au Liban, en Jordanie, ou ailleurs. » (26)
La Nakba entre frères
On a beaucoup parlé de l’exode des Palestiniens en 1948, mais pendant les décennies de leur dispersion, les Palestiniens ont subi des situations tout aussi traumatisantes des mains de leurs frères arabes. Dès les années 1950, les Etats du Golfe arabique expulsèrent les travailleurs palestiniens qui s’étaient mis en grève, alors que les événements de Septembre noir aboutirent à l’expulsion d’environ 20.000 Palestiniens de Jordanie et à la démolition de leurs camps. (27) Et cette tragédie n’est rien en comparaison de l’expulsion de la plupart des 400.000 Palestiniens à l'issue de la guerre du Koweït. « Ce que le Koweït a fait aux Palestiniens est pire que ce qui a été fait aux Palestiniens dans les territoires occupés », se lamentait Arafat. Il oubliait sans doute que c’est le soutien de l’OLP à l’occupation brutale de l’émirat par l’Irak qui avait déclenché ces représailles impitoyables. (28)
Peu importait que cette communauté n’ait eu rien à voir avec la prise de position intempestive de l’OLP. Quelques mois après la libération du pays, seuls 50.000-80.000 Palestiniens étaient restés dans l’émirat, et vers la fin de l’année, leur nombre n’était plus que de 30.000 environ. La plupart des Palestiniens d’Irak étaient porteurs de documents de voyage égyptiens, ils venaient donc originellement de Gaza. Il leur avait été impossible d’obtenir des visas pour se rendre où que ce soit dans le monde, y compris en Égypte, pourtant en charge de leur foyer d’origine au moment où ils le quittèrent pour se rendre dans le Golfe. En revanche, comme on peut le lire dans The Palestine Yearbook of International Law, « Israël n’a généralement posé aucune obstruction après la guerre au retour des familles originaires de la rive Ouest », rapatriant environ 30.000 résidents de la rive ouest et 7.000 Gazaouis possesseurs de cartes d’identité israéliennes en règle, et qui avait vécu et travaillé au Koweït et en Arabie Saoudite. (29)
La poussière venait à peine de retomber sur l’exode du Koweït que les Palestiniens eurent à subir une expulsion de plus, cette fois-ci depuis la Lybie. Dans un discours tenu le 1er septembre 1995, au moment où Israël s’apprêtait à céder le contrôle des zones peuplées de la rive Ouest à l’Autorité Palestinienne dirigée par Yasser Arafat (Israël avait cédé le contrôle de Gaza l’année précédente), Mu’ammar al Qaddafi fit connaître son intention d’expulser tous les Palestiniens qui habitaient et travaillaient dans son pays, exhortant les Etats arabes à en faire de même afin de démontrer le peu de sérieux du processus de paix entre les Palestiniens et Israël. Selon lui, 
« puisque les dirigeants palestiniens prétendent qu’ils ont désormais une patrie et un passeport, que les 30.000 Palestiniens résidant en Lybie retournent dans leur patrie, et voyons si les Israéliens le leur permettent. C’est comme cela que les pays qui soutiennent cette prétendue paix comprendront que ce qu’ils prétendent soutenir n’est que trahison et conspiration. »(30) 
Certes, aucun Etat arabe ne suivit le conseil de Qaddafi, et un certain nombre d’entre eux le supplièrent de revenir sur sa décision. Aucun Etat n’ouvrit ses portes aux déportés pour autant. Le Liban refusa l’entrée à plusieurs milliers d’arrivants qui n’avaient pas de documents de voyage émis par le Liban, et il mit l’embargo sur le transport maritime depuis la Lybie afin d’éviter un éventuel flux de déportés, tandis que l’Égypte autorisa les Palestiniens qui disposaient d’une autorisation israélienne d’entrer dans la bande de Gaza ou la rive ouest à traverser le pays – sous escorte – pour se rendre dans les zones contrôlées par les Palestiniens, laissant des milliers de malheureux réfugiés attendre pendant des mois dans le désert égyptien. Ceux qui disposaient d’un permis de résidence dans un autre pays furent progressivement autorisés à quitter la Lybie ; le reste finit par être autorisé à rester en Lybie jusqu’à ce que Qaddafi revienne sur sa décision au début de l’année 1997. (31)
Pour finir, mais ce n’est pas secondaire pour autant, la chute de Saddam Hussein en avril 2003 déclencha un tsunami de violence et de terreur contre la communauté palestinienne établie en Irak, qui s’élevait à 34.000 personnes. Cela obligea quelque 21.000 personnes à fuir pour sauver leur vie. Mais loin de protéger ses « hôtes » qui étaient sur place depuis des années, le gouvernement irakien soutenu internationalement fut impliqué dans des détentions arbitraires, des actes de torture, des meurtres, et des disparitions de Palestiniens alors qu’aucun Etat arabe limitrophe (à de rares exceptions près, d’ailleurs temporaires) n’ouvrit ses portes aux Palestiniens irakiens qui cherchaient à s’enfuir. « On a du mal à comprendre pourquoi la Syrie a servi de refuge à un peu moins d’un million de réfugiés irakiens, alors qu’elle ferme ses portes aux centaines de réfugiés palestiniens qui, eux aussi, cherchent à s’enfuir du pays. » commenta un observateur des droits de l’homme réputé. « Les mauvais traitements pratiqués par le gouvernement syrien contre ces réfugiés palestiniens contrastent fortement avec ses déclarations de solidarité envers le peuple palestinien. » (32) Quelques années plus tard le même observateur faisait état des mêmes griefs contre le gouvernement libanais qui empêchait les réfugiés palestiniens d'échapper à la guerre civile en Syrie pour s’installer sur son territoire. (33)
Je t’aime – moi non plus
Pour être juste envers les Etats arabes, leur animosité et leur méfiance ont été plus qu’imitées par les Palestiniens eux-mêmes. Dès la guerre de 1948, la force des volontaires panarabes qui était entrée en Palestine pour combattre les Juifs se trouva en conflit avec la communauté qu’elle était censée défendre. Les dénonciations et les heurts violents avec la population locale furent fréquents. Celle-ci refusa souvent de fournir les moyens élémentaires pour vivre et combattre au jour le jour  à l’Armée de Libération Arabe (ainsi que cette force avait tenu à s’intituler) ; de leur côté, les corps militaires arabes maltraitaient leurs hôtes palestiniens, qu’ils méprisaient ouvertement.
Cette animosité mutuelle fut grandement exacerbée dans les décennies qui suivirent du fait des décisions imprudentes des responsables palestiniens ; Yasser Arafat qui en prit la tête de la moitié des années 1960 jusqu’en novembre 2004, s’en prit systématiquement à chaque pays d’accueil chaque fois qu’il en eut l’occasion. Comme on a pu le lire plus haut, ce sont les activités subversives de l’OLP contre le régime jordanien qui mirent en branle la série d’événements qui se conclurent par les massacres de Septembre noir. De même, l’OLP abusa de sa base de pouvoir qu’elle était en train de développer au Liban ; elle s’y était établie après avoir été expulsée de Jordanie. Elle se mêla des affaires intérieures du pays, et participa au déclenchement de la guerre civile qui ravagea le pays pendant deux décennies et coûta des centaines de milliers de morts.
« Je me souviens lui avoir littéralement hurlé dessus dans ma propre maison », raconta l’universitaire palestinien Walid Khalidi, alors basé à Beyrouth, se rappelant ses tentatives pour dissuader Arafat de prendre partie dans la guerre civile dont on sentait les prémisses. « J’étais vraiment particulièrement furieux parce qu’il était insensé même d’y penser. Je lui ai dit que nous, en tant que Palestiniens, n’avions aucun intérêt à ostraciser les Phalangistes, et que cela les pousserait directement dans les bras des Israéliens. » (34) Cette remarque était évidente pour les Palestiniens lambda, qui accusèrent souvent Arafat d’être la cause de leurs malheurs. Lorsqu’en été 1976 le président de l’OLP rendit visite aux survivants du massacre de Tel Zaatar, il fut accueilli par un barrage de légumes pourris et se fit traiter de « traitre » par les réfugiés furieux qui l’accusèrent d’avoir provoqué la sanglante destruction de leur camp. (35)
Les interventions intempestives de l’OLP dans les querelles internes du Liban se sont accompagnées de violences erratiques contre le pays qui les accueillaient. Beyrouth, la capitale du Liban s’enorgueillissait d’être « le Paris du Moyen-Orient ». Répétant les pratiques qui leur avait valu d’être expulsés de Jordanie, les combattants palestiniens transformèrent l’Etat du Liban – qui jusqu’alors était un pays vivant et florissant, en un foyer de violence et d’anarchie. Plusieurs quartiers de Beyrouth et les camps de réfugiés tombèrent sous le contrôle exclusif des Palestiniens, à telle enseigne qu’on les appelait « la république Fakhani » d’après le quartier de Beyrouth où Arafat avait établi son quartier général. De larges portions du sud Liban, alias « le Fatahland », étaient aussi sous le contrôle des Palestiniens. En violation flagrante avec la souveraineté du Liban, l’OLP établit des points de contrôle sur les routes, s’empara d’immeubles et en chassa les résidents, organisa des rackets d’extorsion de fonds, protégea des criminels qui tentaient d’échapper à la justice libanaise, et fut responsable d’innombrables atrocités contre les civils libanais, notamment en janvier 1976 le massacre de centaines de résidents de la ville chrétienne de Damour, au sud de Beyrouth, et l’expulsion des survivants. (36)
Conclusion
L’interventionnisme égoïste sous couvert de solidarité panarabe a transformé le conflit bilatéral entre les Palestiniens et Israël en un conflit multilatéral entre les Arabes et Israël, suscitant des espoirs et des attentes irréalistes dans les cercles politiques palestiniens, et à certains moments clefs, incitant à une violence généralisée et terriblement destructrice. La conséquence en a été d’augmenter l’intensité du conflit, d’en rendre la résolution bien plus complexe et tortueuse, et de faire des Palestiniens un peuple apatride pendant plus de soixante-cinq ans.
Plus tôt les Palestiniens rejetteront cette alliance infondée avec les autres Etats du monde arabe, plus tôt ils reconnaitront que leur cause leur appartient en propre, plus tôt ils seront à même d’accepter l’existence de l’Etat juif – ainsi qu’il est stipulé dans la résolution qui présida à la partition de 1948 – et plus tôt ils pourront enfin gagner leur propre état en dépit de leurs « frères » arabes.
Efraim Karsh, membre du Middle East Quarterly est professeur au département du Moyen-Orient et de la Méditerranée orientale à l’Université de King’s College, Londres ; il est également professeur au département de Sciences Politiques de l’université de Bar Ilan, où il est aussi Chercheur-Associé au BESA Center for Strategic Studies. Cette étude est un extrait d’une étude plus vaste actuellement en préparation sous les auspices du BESA.
1- Walid Khalidi, "Thinking the Unthinkable: A Sovereign Palestinian State," Foreign Affairs, July 1978, pp. 695-6; Hisham Sharabi, Nationalism and Revolution in the Arab World (New York: Van Nostrand Reinhold Company, 1966), p. 3.
2- Walter Laqueur, ed., The Israel-Arab Reader (Harmondsworth: Penguin, 1970), p. 37
3- Gen. Nuri Said, Arab Independence and Unity: A Note on the Arab Cause with Particular Reference to Palestine, and Suggestions for a Permanent Settlement to which Are Attached Texts of All the Relevant Documents (Baghdad: Government Press, 1943), p. 11.
4- "Interview [by] Clare Hollingowith with Azzam Pasha, Mar. 23, 1948, S25/9020"; see, also, "Fortnightly Intelligence Newsletter No. 57," issued by HQ British Troops in Palestine for the period 6 Dec.-18 Dec. 1947, WO 275/64, p. 2; Cunningham to Creech Jones, Feb. 24, 1948, "Cunningham Papers," VI/1/80; Kirkbride to Bevin, Dec. 23, 1947, FO 371/61583; Musa Alami, "The Lesson of Palestine," Middle East Journal, Oct. 1949, p. 385.
5- John Laffin, The PLO Connections (London: Corgi Books, 1983), p. 127.
6- Radio Damas, 8 mars 1974
7- Les leaders palestiniens s’efforcèrent de rassurer leurs partisans qu’il s’agissait uniquement d’une ruse tactique qui avait pour but de rehausser le statut de l’OLP, et en conséquence, d’arriver au but ultime qui est la destruction d’Israël. « Nous fait vœu  de libérer la Palestine avant 1967 », déclara Abou Iyad, le bras droit de Yasser Arafat. « Nous restaurerons la Palestine petit à petit et non en une seule fois, tout comme l’ont fait les Juifs » Il répéta cette promesse quelques jours plus tard : « l’établissement d’un état palestinien sur une partie de la Palestine n’est qu’un pas sur le chemin de [la libération de] toute la Palestine. »
8- Davar (Tel Aviv), Nov. 12, 1987; Hadashot (Tel Aviv), Nov. 13, 15, 1987
9- International Herald Tribune (Paris), Nov. 27, Dec. 5, 1984.
10- Pour en apprendre plus sur le sujet, voir Efraim Karsh and Inari Rautsi, Saddam Hussein: A Political Biography (New York: Grove, 2003; rev. and updated ed.); Lawrence Freedman and Efraim Karsh, The Gulf Conflict 1990-1991: Diplomacy and War in the New World Order (Princeton: Princeton University Press, 1993).
11- The New York Times, Mar. 16, 1991; "A New Beginning," US News & World Report, Sept. 13, 1993.
12- "194 (III). Palestine - Progress Report of the United Nations Mediator," U.N. General Assembly, New York, Dec. 11, 1948, art. 11; "393 (v) - Assistance to Palestine Refugees," idem, Dec. 2, 1950, art. 4; "Special report of the Director and Advisory Commission of the United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East," idem, Nov. 29, 1951, A/1905/Add. 1, p. 4. For Arab rejection of res. 194, see "Arab Broadcasts: Daily Summary," Israeli Foreign Office, Middle Eastern Dept., no. 36, Sept. 12-13, 1948; Hagana Archive (Tel Aviv), HA 105/88, p. 153; "Arabs Firm on Refugees," The New York Times, Sept. 9, 1948; British Middle East Office (Cairo) to Foreign Office, Sept. 11, 1948, FO 371/68341; Davar, Aug. 8, 1948;al-Masri (Cairo), Oct. 11, 1948, quoted in "Refugee Repatriation—A Danger to Israel's security," Israeli Foreign Ministry, Research Dept., Sept. 4, 1951, FM 2564/1. Pour le rejet de la résolution 1948, cf Emissions de radio arabe – résumé quotidien, Ministère des affaires étrangères d’Israël…Les Arabes ne bougent pas sur le sujet des réfugiés… Rapatriement des réfugiés, un danger pour la sécurité d’Israël 
13- "Where We Work – Lebanon," UNRWA, New York, accessed Dec. 8, 2013; "Exiled and Suffering: Palestinian Refugees in Lebanon," Amnesty International, London, Oct. 2007, pp. 2, 10; Julie Peteet, "From Refugees to Minority: Palestinians in Post-War Lebanon," Middle East Report, July-Sept. 1996, p. 29.
14- Lena El-Malak, "Betrayed and Forgotten: Palestinians Refugees in Lebanon," Yearbook of Islamic and Middle Eastern Law, vol. 9, 2002-03, pp. 136-7; Souheil al-Natour, "The Legal Status of Palestinians in Lebanon," Journal of Refugee Studies, no. 3, 1997, pp. 360-77.
15- "Palestinians in Lebanon working under precarious conditions," International Labor Organization, Geneva, Nov. 20, 2012; World Report 2010: Lebanon, World Report 2011: Lebanon, World Report 2013: Lebanon, Human Rights Watch, New York; "Exiled and Suffering," Amnesty International, London, pp. 18-22.
16- Cf. par exemple , "Recommendations by the Committee of Arab Experts in Reply to the Proposals by the U.N. Secretary-General Regarding the Continuation of U.N. Assistance to the Palestine Refugee" (Sofar, Leb.), Aug. 17, 1959, in Muhammad Khalil, The Arab States and the Arab League: A Documentary Record (Beirut: Khayat, 1962), vol. 2, pp. 654-5; Abbas Shiblak, "Residency Status and Civil Rights of Palestinian Refugees in Arab Countries," Journal of Palestine Studies, Spring 1996, pp. 36-45.
17- P.K. Abdul Gharfour, "A Million Expatriates to Benefit from New Citizenship Law," Arab News (Riyadh), Oct. 21, 2004.
18- Moshe Efrat, "Haplitim Hapalestinaim 1949-74: Mehkar Kalkali Vehevrati" (Tel Aviv: Tel Aviv University, Horowitz Center for the Study of Developing Countries, Sept. 1976), pp. 22-3; Don Peretz, Palestinian Refugees and the Middle East Peace Process (Washington, D.C.: United States Institute of Peace Press, 1993), pp. 49-50; Mudar Zahran, "Jordan Is Palestinian," Middle East Quarterly, Winter 2012, pp. 3-12.
19- "Where We Work: Jordan," UNRWA. Figures as of Jan. 1, 2012.
20-"World Directory of Minorities and Indigenous Peoples – Jordan: Palestinians, 2008," Minority Rights Group International, London, accessed Feb. 3, 2014.
21- Laurie A. Brand, "Palestinians and Jordanians: A Crisis of Identity," Journal of Palestine Studies, Summer 1995, pp. 46-61; "Stateless Again: Palestinian-Origin Jordanians Deprived of Their Nationality," Human Rights Watch, New York, Feb. 1, 2010; "Jordan: Stop Withdrawing Nationality from Palestinian-Origin Citizens," Human Rights Watch, Feb. 1, 2010.
22- Ambassadeur des Etats-Unis en Jordanie, David Hale, "Confidential Memo on the Debate in Jordan Concerning the Palestinian Right of Return, Amman, Feb. 5, 2008," Journal of Palestine Studies, Winter 2012, pp. 220, 222.
23- Said Aburish, Arafat: From Defender to Dictator (London: Bloomsbury, 1998), p. 114.
24- Al-Majallah (London), Nov. 26, 1983.
25- "Exiled and suffering," Amnesty International, London, pp. 5-6.
27- Compte rendu sur les réfugiés de Badil 2008-2009: "Secondary Forced Displacement in Host Countries - An Overview," BADIL Resource Center for Palestinian Residency and Refugee Rights, Bethlehem, Summer-Autumn 2010
28- Al-Musawwar (Cairo), Nov. 15, 1991.
29- « Où aller ? la tragédie des familles de réfugiés palestiniens au Koweït, "Human Rights Watch, Middle East Watch, Oct. 23, 1991, reprinted in The Palestine Yearbook of International Law, vol. 6, 1990-91, pp. 99-102; Steven J. Rosen, "Kuwait Expels Thousands of Palestinians," Middle East Quarterly, Fall 2012, pp. 75-83; Ann M. Lesch, "Palestinians in Kuwait," Journal of Palestine Studies, Summer 1991, pp. 47-53.
30- The Baltimore Sun, Sept. 14, 1995; The New York Times, Oct. 5, 1995.
31- Abbas Shiblak, "A Time of Hardship and Agony: Palestinian Refugees in Libya," Palestine-Israel Journal, no. 4, 1995; "The Palestinian Crisis in Libya, 1994-1996 (Interview with Professor Bassem Sirhan)," Forced Secondary Displacement: Palestinian Refugees in the Gaza Strip, Iraq, Jordan, and Libya, BADIL Resource Center for Palestinian Residency and Refugee Rights, Bethlehem, Winter 2010.
32- "Syria: Give Refuge to Palestinians Fleeing Threats in Iraq," Human Rights Watch, Feb. 2, 2007.
34- Andrew Gowers and Tony Walker, Arafat: The Biography (London: Virgin, 1994), pp. 186, 200.
35- Robert Fisk, Pity the Nation: Lebanon at War (Oxford: Oxford University Press, 1992), pp. 86, 102.
36- Aburish, Arafat, p. 151.
par Efraim Karsh, Middle East Quarterly, Printemps 2014
Traduction de l'anglais: Patrick Choffrut
Pour un autre regard sur le Proche-Orient N°14  
Juillet 2014

 

 

 

 

 

 

 

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