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10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 18:20

richard-marceau.jpg

 

Comment des individus et des institutions dont le B'nai B'rith International et l'employeur de Richard Marceau, le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CERJI) ont fait justice face à Robert McCorkill, raciste, antisémite et suprémaciste blanc.


 

Robert McCorkill, un Canadien habitant au Nouveau-Brunswick, était un enseignant à la retraite de même qu’un collecteur de pièces de monnaie ancienne.

 

Sa collection était assez importante pour avoir été exposée à l’Université de Saskatchewan.

 

Il était aussi un raciste, un antisémite et un suprémaciste blanc qui avait décidé de léguer sa fortune à la National Alliance, un groupe haineux basé aux États-Unis.

 

Il en était devenu membre en 1998, avait vécu dans son bunker en Virginie de l’Ouest où il avait édité le dernier livre de son fondateur, William Pierce.

 

Voyant ceci, la sœur de McCorkill, Isabelle, a décidé de contester ce legs devant les tribunaux et le faire déclarer invalide.

 

Mon employeur, le Centre consultatif des relations juives et israéliennes, le gouvernement de la province du Nouveau-Brunswick, et le Bnai Brith sont aussi intervenus dans la cause.

 

Après des mois de délibération, le juge William Grant a rendu sa décision pendant Shavuout.

 

Et elle est très claire. Le juge ne mâche pas ses mots.

 

Citant les documents officiels de la National Alliance, le juge Grant les a qualifiés de « racistes, suprémacistes blancs et haineux« .


Et a poursuivi:

 

« La preuve devant la cour me convainc que l’objectif même de la National Alliance est de promouvoir la suprématie blanche par la dissémination d’une propagande qui incite à la haine envers différents groupes identifiables qu’elle juge non-blancs et ainsi non dignes de confiance. »

 

« Ces objectifs et les moyens que la National Alliance promeut pour les atteindre sont criminels au Canada et c’est ce qui rend ce legs répugnant. »

 

Cela rendrait « la violence inévitable puisque la National Alliance, dans ses communications, promeut et appuie celle-ci (la violence) par d’autres ayant des opinions similaires tels les skinheads. »


Plus loin, le juge écrit que les différentes communications de la National Alliance « contreviennent aux valeurs inscrites dans la Charte canadienne des droits et libertés, les lois provinciales des droits de la personne, de même que les traités internationaux dont le Canada est signataire, tous promouvant l’égalité et la dignité de la personne tout en interdisant la discrimination basée sur différents motifs incluant la race et l’origine ethnique« .


Les mots très durs utilisés par le juge Grant indiquent clairement que la dissémination de propagande haineuse est inacceptable au Canada.

 

Et qu’un legs qui la favoriserait est illégal.

 

Il faut ici noter que le droit d’origine anglo-saxonne (la common law) est très respectueux des testaments. 

 

Pour qu’un testament soit jugé illégal, les motifs doivent être très sérieux.

 

La Cour a statué que c’était le cas avec le testament de Robert McCorkill.

 

Le legs, d’une valeur de plus d’un quart de million de dollars, aurait été utilisé pour raviver la National Alliance, qui fut il n’y a pas si longtemps le principal groupe néo-nazi en Amérique du Nord.

 

C’est une belle victoire contre la haine, l’intolérance, le racisme et l’antisémitisme.

(Richard Marceau : Les citations de l’arrêt sont ma traduction)

 

 

 

 

Richard Marceau,

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Originaire du Québec, Richard est avocat et conseiller politique principal du Centre consultatif des relations juives et israéliennes (Canada). Il est également auteur (Récipiendaire du 2012 Helen and Stan Vine Canadian Jewish Book Award) et ex-député fédéral. Ses sujets de prédilection sont le monde juif en général et Israël, d’un point de vue québécois et canadien.



 

 

 

 

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